Mantes Histoire

Collégiale Notre-Dame


Position approximative : 48.99019,1.72059.

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Historique

La reconstruction de l'abbaye de Notre-Dame, qui aurait été fondée au 9e siècle, fut entreprise vers 1140. L'hypothèse communément admise, formulée par les chroniqueurs, est que l'église fut brûlée par Guillaume le Conquérant en 1087 lors de son attaque à Mantes et que ce dernier, grièvement blessé, laissa une importante somme d'argent destinée à la reconstruire. Cependant, cela ne semble pas correspondre avec la réalité des faits. Si Notre-Dame avait bien été détruite par Guillaume, pourquoi la reconstruction ne fut-elle entreprise que 50 ans plus tard? Les religieux seraient donc restés bien longtemps sans lieu de culte. De plus, 1140 est précisément l'époque charnière où l'on commença à rebâtir nombre d'édifices religieux dans ce nouveau style, que l'on appelle aujourd'hui architecture gothique. Il paraît donc nettement plus crédible que Notre-Dame n'ait pas été détruite par l'incendie de 1087, mais qu'elle fut victime du renouvellement architectural en vogue au 12e siècle. Quant à l'argent laissé par le duc de Normandie, s'il y en a bien eu, pourrait avoir servi à rebâtir d'autres édifices religieux de la ville qui, eux, auraient bien été victimes de l'incendie (comme Saint-Maclou, par exemple).

L'on commença par la base nord, puis l'on continua par la façade avec les portails, puis les bas-côtés et le déambulatoire, suivant le modèle de la cathédrale de Senlis. Ensuite, c'est le deuxième niveau qui est édifié autour de 1170, cette fois suivant le modèle de Notre-Dame de Paris, en ajoutant des arcs-boutants. Les travaux furent interrompus un temps puis reprirent avec les niveaux supérieurs de la façade vers 1200-1210, et les tours ne furent achevées que plus tard, suivant le modèle de la cathédrale de Laon.

Vers 1230, Blanche de Castille fit une donation à Notre-Dame, constistant en vitre, et Thibaut V de Champagne donna la couverture, qui représentait les armes de Champagne. En 1266, le maire, Michel de Porcheville fit faire les deux grosses cloches dans la tour nord. En 1267, la chapelle Saint-Jean-Baptiste fut fondée, puis, en 1280, ce furent les chapelles de Saint-Paul, Saint-Louis et Saint-Blaise. En 1300, le portail sur fut refait complètement (il s'agit du portail des échevins). À l'origine abbaye, Notre-Dame fut dotée d'un doyenne et devint église collégiale en 1305. En 1320, la chapelle Saint-Eutorpe (actuelle chapelle du Sacré-cœur) fut fondée. En 1339, ce fut le tour de la chapelle de l'Assomption. En 1340, les formes et les stalles du choeur furent refaites. En 1343, on découvrit dans le Val de Rosny les supposées reliques de Saint Marcoul, Saint Domard et Saint Cariulphe, qui furent déposées à Notre-Dame. En 1359, la chapelle de la Trinité fut fondée. C'est la même année que la chapelle du Rosaire (chapelle de Navarre) fut bâtie par Charles le Mauvais. La sacristie fut bâtie vers le début du 15e siècle. En 1412, on fonda les chapelles Notre-Dame-de-Pitié et Saint-Jean-l'évangéliste. La seconde chapelle de la Trinité fut fondée en 1428. Vers 1430, l'église fut fermé au peuple, des murailles ayant été érigées autour, mais elles furent abattues en 1432, et léglise rouverte. Vers la mi 15e siècle, le puits, situé devant la chapelle Sainte-Anne, fut bouché, et un moulin fut démoli. En 1451, on refit les châsses des reliques de Saint Marcoul, Saint Domard et Saint Cariulphe. En 1453 l'on refit les fonts baptismaux de neuf. La réfection de la tour nord fut commencée en 1492 ; c'est dans cette tour que se trouvait le beffroi. Entre 1583 et 1588, les orgues furent faites par Nicolas Barbier. En 1622 les arquebusiers-arbalétriers fondèrent la chepelle du Saint Nom de Jésus et de Sainte-Barbe. En 1709, le beffroi de la tour nord fut refait.

Le 3 juin 1791, les paroisses de Saint-Maclou et Saint-Pierre furent supprimées, et désormais seule la collégiale recevrait les fidèles, sous le nom de paroisse Notre-Dame. Le 11 brumaire an II (11 novembre 1793), l'on retira tout le mobilier précieux non indispensable au culte. Le 19 nivôse an II (8 janvier 1794), le culte catholique fut aboli et l'on installa la temple de la Raison dans la collégiale... pour peu de temps, car le 23 ventôse de la même année (13 mars), un atelier de salpêtre y fut installé, le culte passant à Saint-Maclou. La même année, la statuaire fut démantelée et vandalisée; plus tard, l'on y dépava le sol. Finalement, c'est le 30 prairial an III (18 juin 1795) que l'on décida de rendre la collégiale au culte une fois qu'elle serait débarrassée des entrepôts qui s'y trouvaient et que l'on y aurait effectué les réparation les plus urgentes en sorte qu'elle fût utilisable pour le culte.

Au début du 19e siècle, l'église était en très mauvais état: les pierres des tours se disjoignaient, la couverture était totalement délabrée, les voûtes étaient également endommagées, le pavage à refaire. L'on commença par le pavage, des piliers et quelques reprises de maçonnerie. En 1837, l'on obtint une subvention de 10000 francs, et il y aurait désormais un architecte désigné pour les travaux: l'architecte Labrouste. Les restaurations se succédèrent alors, parmi lesquelles une restaurations de la façade. Questel succéda à Labrouste en 1844. Devant l'état effrayant de la tour nord, il fut décidé de la démonter entièrement jusqu'À sa base pour la reconstruire à l'identique, ce qui serait le moyen le plus commode pour la restauration. La démolition fut terminée en 1847, mais la situation stagna. En 1851, la rose fut restaurée. En 1851, Alphonse Durand succéda à Questel et fit remonter la tour nord, non plus suivant le projet primitif, mais à l'identique de la tour sud, sous prétexte que tel devait être l'état d'origine de l'église. Il compléta la restauration par l'ajout d'une gallerie de colonnettes entre les tours. Par la suite, la tour sud fut également l'objet de travaux de réfection, qui en changèrent notablement l'aspect. La guerre de 1870 causa un certain nombre de dégâts qu'il fallut également réparer, et les restaurations se succédèrent, en même temps que les dégradations.

Au cours du 20e siècle, les restaurations se poursuivèrent, mais elle furent de moindre ampleur. Notons toutefois qu'en 1901, l'architecte Simil commença la restauration complète de la chapelle de Navarre. Il supprima le toit en charpente qui la couvrait depuis 1805 pour restituer les pinacles, et les vitraux furent restaurés. On déposa la rose en 1939 afin de la préserver des dommages de la guerre. En 1944, la collégiale ne fut épargnée que de justesse par les bombardements, mais elle subit néanmoins des dégradations notables, ce qui mena à une nouvelle campagne de restaurations.

En 1991, la restauration complète de la collégiale fut entreprise. On nettoya la façade, qui devint toute de suite beaucoup moins noire et l'on restaura les éléments dégradés par le temps. Au cours de la restauration des portails, en 1998, on retrouva des éléments lapidaires leur appartenant utilisés en tant que bourrage dans la saignée qui fut faite dans le portail de la Vierge, aussi l'on remit en place ce qui pouvait l'être. Fin 2002, la couverture était finie de refaire de neuf.

On attend une nouvelle phase de restauration au cours de l'année 2006.

La paroisse de Sainte-Croix

Originellement, Notre-Dame n'avait pas de paroisse, elle n'était destinée qu'aux gens du clergé. Lorsque la chapelle du Rosaire fut fondée en 1359, on y transféra le culte qui avait lieu à la chapelle Saint-Lubin du château, où l'on administrait les sacrements à l'origine aux comtes, puis leur suite (officiers, nobles, gens de justice, et gardes) en présence ou non des comtes. Cela était donc considéré comme un privilège que d'être rattaché à Sainte-Croix. Cet état de choses persista lorsque le comté fut réuni à la couronne. Quand la chapelle fut trop petite pour accueillir tous les fidèles, le culte fut transféré dans la nef. De même, lorsque quelqu'un prononçait des vœux, même mineurs, il était transféré à Sainte-Croix et y restait, même s'il changeait de vocation et devenait chef de famille. Cependant, certains n'hésitèrent pas à en abuser en prononçant des vœux rien que pour appartenir à Sainte-Croix. C'est en 1581 que la paroisse de Sainte-Croix commença officiellement à exister, quand l'on y établit des marguilliers. Cependant, dès la fin du 16e siècle, la disctinction des paroissiens par leur statut social causa des dissenssions et il fut projeté d'établir une séparation géorgraphique et non plus sociale, mais l'inertie et la résistance ce projet de se réaliser jusqu'en 1715. La délimitation entre les deux passerait par la rue Porte aux Saints, descendrait la Grand Rue (rue Thiers), puis la rue de la Mercerie, le Marché au Hareng (place Saint-Maclou), la rue des Boucheries et la rue de la Gabelle.

Les abbés de Notre-Dame

  1. Henri de France (1134-1145)
  2. Philippe de France (1145-1159)
  3. Louis VII (1159-1180)
  4. Philippe-Auguste (1180-1223)

Les doyens de Notre-Dame

  1. Nicolas le Poix (1305-1309)
  2. Nicolas Richer (1309-?)
  3. Jean le Boucher
  4. Jean Damet (vit en 1340)
  5. Amaury le Febvre
  6. Eustache de Meulan (vit sous Charles V)
  7. Guillaume Culdoué (vit en 1383)
  8. Marin Gasset
  9. Jean Denet
  10. Pierre Geneville
  11. Guillaume Allaire (?- >1495)
  12. Jean Duplet (vit en 1469)
  13. Étienne de Mondomet (vit en 1512)
  14. Thomas Barachin
  15. Jean-Baptiste Bucemy (vit en 1568)
  16. Antoine de Gamache (~1583-1610)
  17. Guy Millon
  18. Hubert des Barres (n'a pas exercé, remplacé par Guy Millon)
  19. Simon Faroul (~1618-1656)
  20. Pierre le Couturier (1656-~1662)
  21. Michel Aupers (~1662-1703)
  22. Charles Martineau (1703-1738)
  23. Jean-Pierre Loguet (1738-1748)
  24. Jacques Martin (1748-1754)
  25. André Muydebled (1754-1757)
  26. François Mariauchaux (1757-1770)
  27. Pierre Félix Hua (1770-1790)

Les curés de la paroisse Sainte-Croix depuis sa création

(liste peut-être à compléter)

  1. Jean Deschamps (1581- >1590)
  2. Simon Faroul (<1597?-1612)
  3. Maximilien Lormier (1612-1617)
  4. Charles Purget (1617-1622)
  5. Robert Guériteau (1622-1644) Voyez la bibliothèque virtuelle
  6. Jean l'Huître (1644-1677)
  7. Honoré Vathonne (1677-1718)
  8. Sébastien Feugère (1718-1761)
  9. Charles Harasse (1761-1794)

Les curés de Notre-Dame depuis l'érection du diocèse de Versailles en 1801

(d'après une plaque posée dans l'église)

  1. Charles Harasse (1802-1808)
  2. Narcisse Hua (1808-1828)
  3. Pierre Robert (1828-1841)
  4. Louis de Wavrechin (1841-1851)
  5. François Millet (1851-1853)
  6. Alexandre Salmon (1853-1879)
  7. Gabriel Hureau (1879-1887)
  8. Louis Jouvin (1888-1907)
  9. Émile Julliotte (1907-1912)
  10. Émile Dévé (1912-1947) / vicaire de 1896 à 1907
  11. Robert Bernet (1947-1970)
  12. Pierre Demolin (1970-1988) / vicaire de 1941 à 1947
  13. Patrice Ribadeau-Dumas (1988-2000)
  14. Marc Flichy (2000-2006)
  15. Floribert Abad Essomba (2006-2013)
  16. Matthieu Williamson (depuis 2014)

Architecture

(À venir)

Éléments associés