Mantes Histoire

Hôtel de ville


Position approximative : 48.99018,1.71774.

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Historique

Édifié vers le début du 12e siècle, probablement suite à l'édiction de la charte communale par Louis VI, l'hôtel de ville fut le centre de l'administration mantaise, où étaient faites toutes les conclusions du conseil de la ville.

L'on fit ajouter vers 1409 une horloge sur l'hôtel de ville, ce qui revint à 24 livres.

En 1645, l'hôtel de ville était en fort mauvais état, les pans de bois de la façade étant pourris et prêts à tomber, aussi l'on décida de le rénover, et pour cela, la façade fut totalement refaite en pierre.

Après la Révolution, l'hôtel de ville conserva son rôle prépondérant dans la vie communale. L'on y installa la première bibliothèque publique de la ville dont les ouvrages provenaient de diverses sources, dont la confiscation des biens des couvents

Au cours des années 1830, l'hôtel de ville fut à nouveau fortement rénové, et le clocher reconstruit. L'on envisagea de changer la cloche par une cloche de timbre différent, mais cela ne se fit pas.

L'hôtel de ville étant devenu trop petit pour les affaires de la ville, l'on profita en 1905 du fait que l'on avait bâti le palais de justice pour annexer l'auditoire à l'hôtel de ville.

Le 30 mai 1944, il fut écrasé par les bombes alliées ainsi que tout le quartier. Aujourd'hui il n'en reste rien, si ce n'est la cloche qui fut retrouvée parmi les décombres, et qui se trouve désormais dans le square Brieussel Bourgeois, à côté de la bibliothèque municipale.

Extrait du Journal de Mantes du 18 janvier 1939

Découverte de Deux Grandes Salles sous l'Hôtel de Ville de Mantes

M. Marabout, architecte de la ville de Mantes, a eu l'obligeance de me signaler la découverte qu'il vient de faire en procédant à la réfection des anciens bureaux de la police municipale à la Mairie. En effet, sous ces locaux, se trouvent deux salles souterraines dont l'existence, jusqu'à ce jour, était totalement ignorée.

La première de ces pièces, assez vaste et voûtée, possède une puissante arcade dont une des naissances repose sur un chapiteau de style roman le plus pur, couronnant un fort pilier en pierre. On remarque sur les murs quelques fragments de supports.

À proximité du départ de l'escalier du rez-de-chaussée, dans cette salle, débouche une galerie malheureusement fermée à quelque distance de là par des gravois. Ce passage permettait, très vraisemblablement, de communiquer avec d'autres parties de la maison commune et peut-être aussi, rejoignait-il plusieurs souterrains, cart il y en eut beaucoup dans notre ville autrefois.

Cette grande pièce servait de salle principale à l'édifice et dut être occupée par le parquet, après la construction de la prison de l'Auditoire royal, vers le milieu du règne de Charles VI, car l'édification de l'auditoire, commencée au début du XVe siècle, ne fut terminée que dans les premières années du XVIe siècle.

On lira dans Promenades dans Mantes, dont la publication a lieu en ce moment dans le Journal de Mantes, la description d'une grande salle souterraine, similaire à celle-ci, rue de la Juiverie, dans laquelle, selon une tradition, se tenaient les audiences lorsque la prison occupait l'emplacement du numéro 5 de la rue Thiers, avant le XVe siècle.

L'on sait que le premier hôtel de ville, bâti à l'endroit de celui qui existe actuellement, fut élevé sous la règne de Philippe Ier et terminé sous Louis VI le Gros, en 1110.

L'usage de construire une grande salle au rez-de-chaussée des édifices publics et des châteaux, remonte à l'époque mérovingienne. Cet emplacement servait de local commun, familier ; c'était celui dans lequel se tenaient les petites assemblées. Il y avait au-dessous de cette pièce, dans les bâtiments publics et communaux, une salle propre aux grandes réunions; laquelle, dans les demeures royales et princières, servait de salle de fête. Plus bas, et généralement placées sous cette salle, étaient construites à une assez grande profondeur dans le sol, les caves qui, pendant les guerres, servaient à la fois, avec leurs caveaux, de dortoir pour loger les soldats et de réfectoire.

Les constructeurs, à ces époques, s'écartèrent peu de cette règle de bâtir qui s'étendit uniformément à tous les bâtiments importants, jusqu'à la fin de la période médiévale.

Sommes-nous en présence de la salle où, au cours des siècles, furent reçus avec magnificence par des représentants de la municipalité, la plupart de nos rois, les grands personnages du royaume et qui eut, pendant l'occupation anglaise, la visite des rois de Grande Bretagne?

Nous ne sommes pas éloignés de croire que ces vieilles pierres, fort bien conservées d'ailleurs, restées presque intactes, ont été témoin de ces visites et qu'elles entendirent toutes les délibérations qui eurent trait à notre histoire locale jusqu'en 1645, époque où fut édifiée, selon une méthode nouvelle pour la disposition des pièces, une maison de ville plus grandement distribuée.

En résumé, cette salle souterraine et la seconde pièce en contre-bas, qui avec ses caveaux a tout l'aspect d'une cave, sont des restes très intéressants de la maison commune que l'on commença de bâtir après l'incendie de Mantes par Guillaume le Conquérant, en 1087 et qui ne fut terminée de construire qu'en l'année 1110.

Je publierai peut-être un jour une étude plus étendue sur ces deux salles.

Henri CLÉRISSE

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