Hôtel le Pelletier
Cet hôtel particulier fut bâti au bout de la rue Vieille Prison (devenue ensuite la rue Thiers) vers la fin du 16e siècle par le Pelletier, seigneur de Château-Poissy, situé près de Soindres. Celui-ci étant un proche de Henri IV, c'est tout naturellement qu'il prêta sa propriété encore toute neuve à Gabrielle d'Estrées afin qu'elle et le roi pussent se rencontrer en toute intimité.
C'est là qu'en 1641, après des aménagements effectués spécialement pour l'occasion, se serait tenue l'assemblée générale du Clergé et où eurent lieu des débats houleux.
L'hôtel fut diminué lors du percement de la rue Royale (devenue rue Nationale), le coin qui se trouvait sur le futur tracé de la route ayant été démoli, encore que la plaie pratiquée fût honorablement colmatée et réparée: c'est ainsi qu'une lucarne du comble et une croisée, situées en façade, furent conservées et déplacées dans le biseau créé.
En 1791, l'hôtel changea de propriétaire, et des modifications y furent apportées pour le mettre à la mode du moment, c'est ainsi que l'escalier à balustre de bois fut remplacé par en escalier plus récent avec rampe en fer, ainsi qu'il était courant à l'époque. Les solivages apparents et ornés de peintures furent dissimulés par de faux plafonds, chose très courante au 19e siècle, la mode du bois étant passée.
Par la suite, il fut divisé en deux propriétés, vendues séparément.
Suite au percement de la rue Royale, le sol avait été déblayé en pente le long de la rue Vieille Prison, ce qui avait causé un décalage entre la chaussée et le plancher intérieur, ce dernier étant nettement surélevé dans la propriété du côté de la rue Royale, où le sol fut rabaissé en démolissant les voûtes des caves situées au-dessous; grâce à la place ainsi récupérée par le bas, le rez de chaussée fut divisé en deux étages. Du côté de la rue Vieille Prison, le sol fut conservé tel quel, mais le plafond fut remonté afin de diviser également le rez de chaussée en deux étages séparés.
Au rez de chaussée de la propriété côté rue Royale, s'est installée au 19e siècle une pharmacie possédée par M. Lécureur.
En 1944, l'hôtel le Pelletier était destiné à être écrasé sous les bombes des alliés, il n'en est rien subsisté. Aujourd'hui, son emplacement est occupé par le bâtiment qui fait arche au-dessus de l'entrée de la rue de la Porte des Comptes. La rue Thiers, qui passait au pied de l'hôtel particulier, passe désormais de l'autre côté, le long de la place de l'Étape, car son tracé a été modifié lors de la reconstruction d'après guerre. Pourquoi ne pas au moins placer une plaque commémorative pour que le souvenir reste?