Mantes Histoire

Mantes (centre historique)


Historique

La chronique de Mantes nous enseigne que son origine remonte quasiment à la création du monde. Cependant il ne faut pas rechercher son origine aussi loin, car elle ne remonterait qu'au Moyen-âge. La première mention de son nom (en latin, Medunta, Medanta ou Medonta suivant les sources) remonte à l'an 820, dans le Polyptique d'Irminon. à l'époque, il ne s'agissait guère que d'un port de pêche d'une part et d'une motte castrale d'autre part. Mantes a joué dès le début un rôle stratégique important de par sa position sur la Seine pour établir une barrière contre les incursions normandes et protéger la ville de Paris. Le port de pêche s'urbanisa quelque peu, et Mantes devint alors une petite ville.

1087 fut une année sombre pour la ville. Guillaume le Conquérant entra en campagne dans le Vexin et attaqua Mantes. La ville fut pillée et brûlée. En 1110, Louis VI concéda une charte communale à la ville de Mantes, nouvellement rebâtie, pour bons et loyaux services. Il s'agissait aussi là d'un choix judicieux afin de s'attirer les faveurs d'une ville au rôle stratégique capital pour la sécurité de Paris. Cette charte leur accordait des privilèges importants. Le plus important était que Mantes devenait une commune libre. Les souverains qui lui succédèrent ne manquèrent pas de renouveler ces privilèges, toujours afin de garder les mantais en bonne amitié.

Il semble que Mantes fut un lieu de villégiature agréable pour les rois, car ils furent nombreux à y passer quelques jours. Philippe Auguste y poussa même son dernier soupir en 1223.

De par son importance stratégique, Mantes fut souvent l'objet de sièges et, magré ses fortifications régulièrement entretenues et renforcées, elle changea régulièrement de mains entre 1346 et 1449, mais la plus longue durée pendant laquelle Mantes fut anglaise fut 30 ans, entre 1419 et 1449

L'essentiel de la richesse de Mantes provenait du commerce du vin, et il semble que ce vin fût de bonne qualité, car il eut l'honneur des tables royales. Ce commerce était jalousement protégé par l'administration, car le commerce de vins étrangers était interdit à Mantes, à moins de s'acquitter d'une taxe particulière.

à la fin du 16e siècle, alors que Henri III venait de mourir, Henri de Navarre devant le remplacer, les catholiques opposèrent une farouche résistance à son accession au trône, y compris les mantais. Une fois Mantes prise et soumise, le futur Henri IV y installa son quartier général jusqu'au moment où il se convertit au catholicisme et où Paris lui ouvrit enfin ses portes. Si Henri IV ne resta pas à Paris, il y vint néanmoins à plusieurs reprises passer d'agréables moments avec Gabrielle d'Estrées...

Les rois suivant, bien que n'éprouvant pas un pareil attachement à Mantes, confirmèrent à nouveau les privilèges de la ville et eurent l'occasion d'y passer. Ce manque d'attrait fut peut-être causé par la perte de l'intérêt stratégique de la ville. Nul doute toutefois que la période 17e-18e siècles fut une période de déclin. Le vin, principale ressource commerciale, n'avait plus, peut-on supposer, le même succès qu'autrefois, et la ville d'enfonça dans une certaine léthargie.

Le milieu du 18e siècle fut une époque de grand changements. Le roi Louis XV ordonna le démantèlement des portes de la ville, et l'on perça la rue Royale afin de faciliter les voyages de Rouen à Paris. Un nouveau pont fut bâti en continuité pour remplacer l'ancien.

Vint la révolution, qui causa bien des troubles dans l'administration et la vie religieuse, comme partout en France. En 1791, le nombre de paroisses passa de trois à une seulement, toute la population allant à la Collégiale.

Au 19e siècle, la ville sortir de son ancien écrin modélisés par les remparts, de par l'annexion de territoires appartenant autrefois à Mantes-la-Ville. L'industrialisation amena une forte expansion démographique et la ville s'accrut rapidement. Cette industrialisation amena l'arrivée du chemin de fer et la gare Mantes Embranchement fut édifiée entre Mantes et Gassicourt.

À la fin du 19e siècle, on projeta d'opérer une fusion entre Gassicourt et Mantes, mais cela ne se fit qu'en 1929.

Pendant la guerre de 39-45, la ville eu à subir de nombreux affronts. Après l'occupation et les rationnements, elle essuya des bombardements alliés en 1944 qui détruisirent les 2/3 du centre historique. La reconstruction fut longue et coûteuse en moyens. Elle fut suivie d'une grande campagne d'urbanisation au cours des années 60 : résidences Saint Roch et Saint Maclou, consctruction du Val Fourré... Val fourré qui, trop grand projet, fut mal jugé en matière sociale, ce qui amena une ghettoïsation progressive, et qui a profondément nui à la réputation de la ville. Par la suite, des mesures de rénovation et de réhabilitation furent entreprises pour toute la ville: réfection des voiries, démolition des tours du Val Fourré...

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