Pont Perronet
Position approximative : 48.99163,1.72085.
Voir la position : sur Google Maps / sur le Géoportail
Au siècle des lumières, les grands projets se multiplièrent, et l'administration se perfectionna, de même que le réseau routier. C'est dans ce contexte que se situe le percement de la rue Royale et la construction du pont Perronet au 18e siècle.
Avant le percement de la rue Royale, le chemin de Rouen à Paris passait par la rue de Gassicourt, la place de Rosny (aujourd'hui place de la République), la rue de la Madeleine (aujourd'hui la rue Gambetta), la rue Vieille Prison (aujourd'hui la rue Thiers), la rue de la Chaussetterie, la rue de l'Étape, la rue du Fort, et rejoignait le vieux pont par la porte aux Images.
Le grand projet qui émergea était de créer une nouvelle route (aujourd'hui le boulevard du Maréchal Juin) qui allait relier Rosny à Mantes en longeant l'église Saint-Pierre jusqu'à la place de Rosny, puis percer une grande voie rectiligne (la rue Royale) jusqu'à la Seine, juste à côté de la porte à Poisson. De là, un nouveau pont, très audacieux, devait être construit pour joindre l'île Champion (l'île aux Dames), puis un second, de là à Limay, où une sorte de place de l'Étoile devait être créée pour rallier les principales destinations des environs. Le projet grandiose était destiné à rester inachevé et s'en arrêter à l'île Champion.
Dès 1757, les bases du nouveau pont étaient posées. Le projet était audacieux, car il utilisait des modèles architecturaux révolutionnaires pour l'époque et le pont devait enjamber la Seine avec seulement trois arches. Il était conçu plus haut que l'ancien, et, grâce à ses trois arches, devait n'offrir que peu de résistance au flot de la Seine, même en cas de forte crue. L'architecte qui menait les travaux mourut avant la fin et ce fut Jean-Rodolphe Perronet qui le remplaça. La démolition du vieux pont (à 100 mètres en amont), alors dans un état plus que précaire - et c'était là une des causes du projet - fut lancée en octobre 1765 et achevée en septembre 1766, alors que le pont était en voie d'achèvement.
En parallèle, la rue Royale fut percée en reliant en droite ligne l'entrée du pont avec la place de Rosny et de nombreuses maisons furent démolies ou attaquées (citons en particulier la maison de Gabrielle d'Estrées). Elle fut achevée en 1768.
Une fois le pont achevé, on débarrassa l'île Champion de tous les matériaux de construction qui avaient servi aux travaux et on aménagea la promenade qui fit les plaisirs des promeneurs jsuqu'à la seconde guerre mondiale.
Le grand projet n'ayant pas été mené à son terme, les gens transitant par Mantes devaient passer sur le pont Perronet, puis rejoindre l'ancien pont entre l'île de Limay et Limay pour alors reprendre leur route.
Pour stopper l'avancée des troupes prussiennes, on fit sauter une arche du pont en septembre 1870, mais, étant donné le style des arches, l'ensemble du pont s'effondra. Réparé et refait à l'identique par la suite, il échappa de peu à la destruction pendant la guerre 14-18... mais pas pour longtemps, car les américains le bombardèrent le 28 mai 1944 devant la menace qu'il représentait.
Cette fois, le pont Perronet était perdu, et après la guerre, ce fut un tout nouveau pont, plus moderne, qui fut construit, plus haut que le précédent, c'est le pont que nous pouvons voir actuellement.